Le monastère d’Amarbayasgalant Khiid, niché au cœur de la province de Selenge, en Mongolie, est un site d’une inestimable valeur historique et culturelle. Considéré comme l’un des plus beaux témoignages de l’architecture bouddhiste en Mongolie, Amarbayasgalant Khiid est une destination incontournable pour ceux qui souhaitent découvrir la richesse du patrimoine mongol.
Histoire et Origine du monastère d’Amarbayasgalant
Le monastère d’Amarbayasgalant a été construit entre 1727 et 1737 par l’empereur Yongzheng de la dynastie Qing pour rendre hommage au grand bouddhiste et sculpteur mongol, Zanabazar. Selon une légende locale, les plans pour ce monastère ont été inspirés par un événement inhabituel : des chercheurs chargés de trouver l’emplacement idéal pour le monastère seraient tombés sur deux enfants jouant ensemble, un garçon nommé Amar (qui signifie « paix ») et une fille nommée Bayasgalant (qui signifie « joie »). Séduits par la signification de leurs noms, ils décidèrent de baptiser le monastère Amarbayasgalant.
Caractéristiques architecturales
L’architecture du monastère d’Amarbayasgalant se distingue par son style unique mêlant des éléments manchous et mongols. Le complexe est disposé de manière symétrique, rappelant les grands ensembles architecturaux impériaux de l’époque. Les toits, ornés de gardiens mythiques à chaque coin, et les couleurs impériales témoignent de l’influence manchoue.
L’intérieur des temples ne manque pas de surprendre avec ses colonnes et bannières vibrantes. Les sculptures de Bouddhas, de bodhisattvas et de divinités gardiennes veillent sur les visiteurs et les lamas résidents. Le temple principal, Tsogchin Dugan, se distingue par une statue grandeur nature du lama Rinpoche Gurdava, presque terrifiante de réalisme.
Déclin et renaissance
Les années 1937-1938 ont été marquées par de violentes purges politiques visant à éradiquer le bouddhisme en Mongolie. Les monastères du pays furent détruits, les moines persécutés, et les trésors culturels, y compris des sculptures et des textes sacrés, furent irrémédiablement perdus. Pourtant, Amarbayasgalant fut en grande partie épargné grâce à des commandants militaires locaux sympathisants qui retardèrent les ordres de destruction.
Vie monastique actuelle
Aujourd’hui, Amarbayasgalant abrite environ 30 moines, bien loin des 2000 moines résidents dans les années 1930. Le monastère, bien que partiellement restauré par l’Unesco, conserve un charme nostalgique avec ses structures en bois fanées par le temps et envahies par la nature. Les cérémonies bouddhistes y sont encore célébrées, notamment la cérémonie de la Phiale de Gongor, unique en son genre et effectuée avec une précision impressionnante chaque année en août.
Trésors culturels
Amarbayasgalant est riche en artefacts historiques. Le monastère abrite les manuscrits inestimables des 108 volumes du Ganjuur et des 226 volumes du Danjuur, des manuscrits datant de 1628 couvrant divers sujets comme la philosophie, la médecine, la géographie, l’art, la musique et l’astronomie.
Monuments et statues
Un peu en retrait du monastère, un monument impressionnant capture l’attention de tous : une statue de 13 mètres représentant Bogd Zonkhov et ses deux disciples. L’accès à cette statue se fait par un escalier de 108 marches, ponctué de roues de prière qui offrent aux pèlerins une chance de se libérer de leurs péchés en regardant dans les yeux de la statue.
Fêtes et cérémonies
Le monastère d’Amarbayasgalant reste un lieu de pèlerinage actif et vivant. Un événement significatif est le festival ‘Gongoriin Bombani Hural,’ une ancienne célébration bouddhiste remise à l’honneur, comprenant la danse Tsam du Bouddha. Ce festival de mi-août, dédié à la divinité protectrice Gongor, attire de nombreux visiteurs et transforme le monastère en un lieu de carnaval joyeux avec des stands de nourriture, des boissons et des articles variés.
Conseils pratiques
Pour ceux qui souhaitent visiter Amarbayasgalant, il est conseillé de le faire en été, lorsque les conditions météorologiques sont plus clémentes. Le trajet peut être effectué depuis Oulan-Bator par le train jusqu’à Darkhan, suivi d’un transport local jusqu’au monastère.
Le monastère d’Amarbayasgalant est bien plus qu’un simple site pour découvrir la Mongolie. C’est un témoin vivant de l’histoire mongole, un sanctuaire de sagesse ancienne et un symbole de résilience face aux épreuves du temps. Chaque visiteur qui franchit les portes de ce sanctuaire ne peut qu’être émerveillé par la richesse culturelle et spirituelle qu’il renferme.